Education artistique et culturelle


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Rubrique Dossiers pédagogiques et culturels

Patrimoine des littératures, héritages de l’imaginaire

Le 8 décembre 2010 - Daac

Conférence d’Anne-Marie Garat , Montauban 27 janvier 09.

"Ce patrimoine des littératures, comme celui des sites et des monuments, requiert un immense effort pour en assurer la succession, pour que la légataire légitime qu’est la jeunesse en fasse son bien à part entière. Si l’école, l’éducation ont en charge cette transmission, et particulièrement dans l’affirmation de l’éducation artistique comme priorité vitale, nous ne saurions oublier que la leçon savante, le travail de culture ne suffisent pas : la transmission passe aussi par les héritages de l’imaginaire, les enfances de l’art."

Le texte de la conférence , en téléchargement

Le patrimoine est régulièrement mis à l’honneur, il semble qu’il soit besoin de nous rappeler son existence. Monuments, demeures et palais, sites et musées ouverts à la visite accueillent en foule les visiteurs. La présidence européenne de la France a été l’occasion d’organiser les Journées européennes du Patrimoine. En tant que résidente de la MEL je me félicite qu’à l’initiative de Cultures France, nous ayons été chargés dans ce cadre de recevoir en France 24 écrivains, un par pays d’Europe, reçus dans toute la France.

Cependant, sous l’aspect festif, se pose la question du rapport que toute société entretient avec son passé, de son rapport collectif et privé à l’héritage d’un bien, dont la valeur célébrée interroge plus obscurément les aspects intellectuels, moraux et politiques de ce que nous identifions comme legs patrimonial, et notre aptitude à le transmettre.

Cela concerne aussi bien, on oublie un peu de la citer parmi les objets patrimoniaux, la Littérature. Elle ne vient pas forcément à l’esprit, parmi les objets et les sites qui sont mis à l’honneur. Or elle est, au même titre que la pierre des monuments, dépositaire des constructions, images, fictions et utopies, innombrable foule des œuvres de l’esprit et de l’imaginaire héritées des siècles passés. La littérature est fragile, immatérielle par essence, œuvre de l’esprit. Son support, le livre, est un objet d’échange ; l’imprimerie et l’édition, la distribution représentent un marché, dont la crise est sans cesse rappelée – aspect non négligeable de la question.

Mais sa substance, le langage, ses propriétés et son empire appartiennent aux mondes mental, psychique, intellectuel et imaginaire, qui en font un des objets les plus étranges et fondamentaux de la culture commune. On dit aujourd’hui le livre soumis à des turbulences graves : crise de la lecture publique, mutations modernes des supports, concurrence des loisirs, communication rapide, internet, etc... Cependant, je voudrais relativiser ici ce propos alarmiste.

Nous sommes une civilisation de l’écrit depuis peu de temps au regard du temps long : en quelques siècles, l’ère Gutenberg a permis la diffusion et la circulation des livres, démocratisé leur accès, et si les mutations numériques contemporaines inquiètent, à juste titre, je voudrais rappeler qu’il y a des pays où la censure interdit les livres, et les écrivains, parfois menacés de mort ; qu’il y a des pays où il n’y a pas de bibliothèques, pas de papier, pas d’apprentissage de la lecture, pas d’écoles, pas d’enfance non plus, pas de quoi manger à sa faim ni protéger sa vie. Cela pour rappeler que le temps d’apprendre, le temps du loisir, eux-mêmes conquêtes récentes, sont un luxe inestimable de nos sociétés industrielles.

Le texte de la conférence , en téléchargement




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